Réserve biologique intégrale des Méandres de la Sioule
La Réserve est située au Nord-Ouest de Clermont-Ferrand, le long de la Sioule, sur 27 km. Elle est divisée en 10 tènements (sur les 17 qui composent la forêt domaniale de la Sioule). Le contexte de versants plus ou moins encaissés creusés par la Sioule crée une diversité de conditions micro-climatiques à l'origine d'une mosaïque intéressante d'habitats. La Réserve abrite une flore très variée ainsi qu'une grande diversité d'espèces animales (en particulier les chiroptères et la faune liée aux milieux aquatiques).
Histoire
La gestion de la forêt domaniale de la Sioule a été très marquée par son origine RTM, avec une importante phase initiale de plantations suivie d'une très longue période de gestion très extensive (très peu d'exploitations) ayant fini par conduire à une intéressante renaturation progressive des peuplements.
La plupart des peuplements résineux ont une origine artificielle liée aux reboisements RTM de la fin du 19ème siècle, et sont constitués essentiellement de pin sylvestre, mélangé parfois au pin noir, et à l’épicéa, introduits par semis entre 1865 et 1885. Par ailleurs, le pin sylvestre a pu dans certains secteurs s’ensemencer et se propager relativement rapidement en suivant les phases progressives d’abandon du pâturage, lorsque la diminution de pression du bétail lui permettait de germer et de se maintenir.
A partir de 1945, au cours d'une seconde phase de plantations visant à imiter les processus naturels de succession d'essences et de maturation de la forêt, c'est le sapin qui a été introduit, par tâches en sous-étage des pins ou de feuillus, dans de nombreuses parcelles (particulièrement les parcelles 7 et 8 pour ce qui concerne la RBI). Il constitue aujourd’hui une "régénération" fréquente et relativement bien implantée, mais qui commence à souffrir de son couvert.
Les peuplements feuillus (chênaies et chênaies-hêtraies) sont soit issus de reconquête sur des terrains déboisés après l’abandon du pâturage et la période RTM (chênes installés après l’implantation des pins sur les parcelles reboisées ou arrivés naturellement en dehors de celles-ci), soit issus des forêts sectionnales expropriées au 19ème siècle (la plupart étant à l’époque traitées en taillis compte-tenu des productivités et des besoins de l’époque) et très peu exploitées depuis.
Les travaux de RTM ont constitué par ailleurs en la création d’un important réseau de "sentiers de gestion", sur environ 55 km. De nombreux sentiers ont cependant aujourd’hui disparu ou sont en train de disparaître faute d’entretien depuis plusieurs dizaines d’années.
Géologie - Pédologie
Géologie
Les cantons de Queuille, Saint-Gervais et Châteauneuf (parcelles n° 7 à 22) reposent sur un socle de roches éruptives qui sont des monzogranite à biotite et cordiérite, avec quelques filons de microgranites.
Le sous-sol du canton de Blot (parcelles n° 1 à 6) est constitué de roches volcano-sédimentaires généralement altérées, recouvrant le monzogranite du massif de Châteauneuf.
On trouve par ailleurs quelques zones d’alluvions récentes sur les bords de la Sioule (terrasses alluviales au niveau des parcelles 11 et 12).
Si la géologie forme de grands ensembles relativement homogènes, la pédologie est plus hétérogène avec toutefois une prédominance de sols peu ou pas évolués, en raison de l’importance des substrats rocheux ou d’éboulis, et des fortes pentes. L’enracinement des arbres est alors superficiel et amène une forte sensibilité aux vents.
Sols
Mis à part dans les zones alluviales (limitées), la plupart des sols sont plus ou moins fortement drainants (arènes granitiques ou éboulis) et ont une réserve en eau réduite.
La micro-topographie (vallon, thalweg, replat, dépression) influence considérablement les possibilités de différenciation des sols. Les rankers sont fréquents, avec une charge en cailloux et éléments grossiers importante, et une profondeur dépassant rarement 50 cm.
Seules certains secteurs, parfois très ponctuels, présentent des sols bruns : brunssacides sur des parties élevées, bruns colluviaux dans les bas de versants (parfois encore très chargés en éléments caillouteux).
La texture des sols est généralement sablo-limoneuse (phénomène d’arénisation des substrats granitiques), rarement limoneuse.
On notera également l’importance surfaciques des secteurs d’éboulis, parfois encore instables, où la pédogénèse est encore très réduite (surtout en exposition chaude). Les transitions sont fréquentes avec des lithosols. La plupart des sols de la RBI présentent des conditions limitantes pour la croissance forestière.
Humus
Les humus sont très variables, comme les facteurs stationnels, mais on notera une dominance des moder et mor dans les tènements de la RBI.
Seuls les secteurs exposés au nord et confinés peuvent voir l’apparition en bas de pente de mésomull, voir d’eumull (canton de Coureix en particulier).
Milieux naturels
La RBI des Méandres de la Sioule présente une très grande diversité d'habitats naturels, allant de groupements aquatiques ou amphibies jusqu'à des forêts feuillues humides en passant par les landes et les forêts.
28 types d'habitats forestiers et associés ont été identifiés sur les cantons de la RBI. 14 d’entre eux sont d’intérêt communautaire, dont 2 prioritaires. Ils ont fait l'objet d'un travail spécifique de caractérisation et de cartographie.
Les habitats naturels identifiés dans la vallée de la Sioule ont bénéficié d’un important travail réalisé par le Conservatoire Botanique National du Massif Central, soit de manière générale pour l’Auvergne (SULMONT, PETETIN, 2000 ; PETETIN, BARBICHE, 2002 ; CHOISNET, SEYTRE, 2003 ; SEYTRE et al., 2004), soit financés spécifiquement par le Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable dans le cadre de Natura 2000 ou de l'instruction des projets de Réserves de la Sioule (GRAVELAT, 2001 ; CHOISNET, 2006).
Flore
Ces inventaires sont issus de la base de données CHLORIS du Conservatoire Botanique National du Massif Central et des relevés de terrain réalisés dans le cadre des projets de RBI et de RN de la Sioule (CHOISNET, 2006 ; HUGONNOT, 2006).
La diversité des milieux, des conditions stationnelles, la rencontre d’influences climatiques variées, permettent l’existence d’une flore diversifiée, riche de plus de 420 espèces vasculaires et 100 espèces de bryophytes (mousses et hépatiques, inventaires encore partiels pour ces deux groupes), dont plusieurs espèces végétales à valeur patrimoniale élevée (protégées ou rares) mises en évidence par ces investigations :
Le Lis martagon (Lilium martagon)
Cette belle plante est protégée au niveau régional (arrêté du 30/03/1990). Elle se rencontre en plusieurs tènements de la forêt domaniale, par bouquets de quelques pieds généralement, dans les bois et milieux assez frais le long de la vallée. Elle a été identifiée notamment à Blot (parcelles 1 et 4), Genestines (parcelle 11) et Queuille (parcelle 19).
L'Erable de Montpellier (Acer monspessulanum)
Ce petit arbre supra-méditerranéen est dans la vallée dela Sioule (à quelques exceptions près) à la limite septentrionale de son aire de répartition. Il traduit les conditions particulièrement chaudes et sèches qui règnent en de multiples endroits de la vallée. Il se rencontre dans les secteurs rocheux et les éboulis en exposition chaude, depuis Blot jusqu’au canton de Charnetier (parcelle 16).
La Scolopendre (Asplenium scolopendrium)
Cette espèce à affinités subatlantiques caractérise les forêts ombragées et fraîches à hygrométrie élevée, et notamment les forêts de ravins. E. La répartition auvergnate de cette espèce est très morcelée, mais elle est présente de manière ponctuelle dans plusieurs cantons de la forêt domaniale de la Sioule, et bien présente dans la RBI : parcelles 12, 18, 19, et à proximité immédiate.
L’Orme lisse (Ulmus laevis)
L’Orme lisse, espèce assez rare en Auvergne et présente de manière disséminée, est protégée au niveau régional (arrêté du 30/03/1990). Il est présent dans la parcelle 12, à proximité du barrage de Queuille.
La Scille d’automne (Scilla autumnalis)
C’est une espèce rare en Auvergne, identifiée à proximité immédiate de la parcelle 2 (Blot) et qui n’avait pas été revue depuis un siècle dans cette partie de la vallée de la Sioule ; elle est présente dans un habitat de pelouse siliceuse à annuelles naines, et pourrait certainement se trouver dans d’autres secteurs présentant le même milieu ou des mosaïques de milieux rochers et pelouses.
L'Helleborine (Epipactis helleborine)
Cette orchidée qui se rencontre sur les talus forestiers ou en sous-bois en conditions mésophiles, est présente dans plusieurs parcelles : 1, 7, 10, 12, 13, 14, 16, 21.
Nous pouvons signaler également :
- la Véronique des montagnes (Veronica montana) en parcelle 21 ;
- le Galéopsis des moissons (Galeopsis segetum) qui caractérise les groupements thermophiles d' éboulis siliceux, dans le canton de Blot notamment, mais également dans les parcelles 12 et 16 ;
- le Buis (Buxus sempervirens), espèce généralement présente dans des groupements xérothermophiles, dans les cantons de Blot et de Chateauneuf La Montgie (parcelles 1 à 7), mais qui peut aussi se trouver en situation ombragée et plus ou moins humide (bords de ruisseaux) ;
- l’alisier torminal (Sorbus torminalis), présent uniquement dans le canton de Blot (parcelles 3 à 5) ;
- le Charme (Carpinus betulus), espèce médio-européenne, peu fréquent (parcelles 4, 5 et 11) ;
- l’Aulne (Alnus glutinosa) présent de manière éparse le long de la Sioule ;
- l’Orme (Ulmus procera) présent dans les formations de chênaie-frênaie édaphique (parcelle 12) ;
- l’Amélanchier (Amelanchier ovalis) présent dans le canton de Blot ;
- le Millepertuis à feuille de linaire (Hypericum linearifolium) dans le canton de Blot ;
- La Goodyère rampante (Goodyera repens) en pinède acidiphile (présente surtout dans d’autres parcelles de la forêt domaniale) ;
- La Bruyère cendrée (Erica cinerea), caractéristique des landes à Ericacées avec la Callune (Calluna vulgaris), mais présente de manière éparse dans les mosaïques d’habitats rocheux, dans plusieurs parcelles de la RBI.
La Myrtille (Vaccinium myrtillus), présente en forêt, a vu sa cueillette réglementée (arrêté préfectoral du 10/03/1984).
La flore bryophytique du site de la RBI était pratiquement inconnue, mais les recherches effectuées dans ce domaine par le Conservatoire Botanique National du Massif Central (HUGONNOT, 2006) ont permis de montrer, à partir d’une prospection limitée, une très grande richesse spécifique et de communautés (plus d’une quarantaine) parmi les groupement terricoles, humicoles, saxicoles, corticoles et saprolignicoles. La vallée de la Sioule présente un grand intérêt en terme de flore et de végétation bryophytique.
Ainsi, ce sont près d’une centaine d’espèces qui ont été répertoriées sur les tènements constituant la RBI (ce qui représente environ un minimum de 10 % de la bryoflore potentielle en Auvergne), ceci en raison notamment de la mosaïque des milieux, de la multiplicité des habitats et des conditions microstationnelles, avec des cortèges tout à fait remarquables, comme au niveau du ravin des Bouches (parcelles 4 et 5, canton de Blot).
Si aucun taxon à statut particulier n’a été identifié au sein de la RBI, plusieurs espèces rares existent au sein des parcelles de la RBI :
- Dicranella staphylina H. Whitehouse qui a été découvert en populations assez conséquentes à Blot-l'Eglise au nord du rocher Charlemagne, et n’était pas signalée en Auvergne jusqu’à présent.
- Dicranum spurium Hedw. qui est présente dans les landes à Ericacées de la parcelle 11 et qui est aujourd’hui une espèce considérée comme très rare (en conséquence de l’importante raréfaction des landes). L'apparition relativement récente en France de Campylopus introflexus (présent également sur le site des gorges de la Sioule), adventice australe à pouvoir compétitif très important (espèce considérée comme « invasive »), a peut-être également une responsabilité dans la régression de ce Dicrane. Cette espèce est menacée par la fermeture progressive de la lande acidiphile dont elle est caractéristique.
- Ephemerum minutissimum Lindb. (Queuille) et E. serratum (hedw.) Hampe (Blot).
- Lophozia excisa (Dicks.) Dumort (Queuille) espèce, xérothermophile des placages pionniers, très rare en Auvergne, et Pohlia lutescens (Limpr.) H. Lindb., présente également dans le canton de Queuille, mais qui ne semblait pas avoir été signalée en Auvergne.
Faune
Mammifères Rhinolophus ferrumequinum (Schreber, 1774) Grand rhinolophe. Bonne pression d'inventaire. Présence de sites d'hibernation/reproduction à proximité de la RBI + de gîtes dans la RBI.
Mammifères Rhinolophus hipposideros (Bechstein, 1800) Petit rhinolophe.
Mammifères Myotis blythii (Tomes, 1857) Petit murin
Mammifères Myotis bechsteinii (Kuhl, 1817) Murin de Bechstein
Mammifères Castor fiber Linnaeus, 1758 Castor d'Eurasie, Castor d'Europe. Habitat moins favorable, traces de présence dans certains tènements
Mammifères Lutra lutra (Linnaeus, 1758) Loutre d’Europe. Présence dans toute la vallée de la SiouleOiseaux Picus canus Gmelin, 1788 Pic cendré
Oiseaux Milvus milvus (Linnaeus, 1758) Milan royal. Forte densité dans la réserve.
Oiseaux Falco peregrinus Tunstall, 1771 Faucon pélerin
Oiseaux Circaetus gallicus (Gmelin, 1788) Circaète Jean-le-blanc
Oiseaux Hieraaetus pennatus (Gmelin, 1788) Aigle botté
Oiseaux Bubo bubo (Linnaeus, 1758) Grand-duc d'Europe
Lepidoptères Euphydryas aurinia (Rottemburg, 1775) Damier de la succise
Gestion
La forêt de la Sioule n’avait jamais été aménagée avant l’aménagement qui a été réglé par l’arrêté ministériel du 10 février 1981, pour la période 1981-2000.
Ce premier aménagement a divisé la forêt en deux séries :
- une série de production (première série), traitée en transformation (sur une durée de 40 ans) en futaie régulière par bouquets de résineux (61 %) et de feuillus (parcelles 2, 4, 6 à 9, 13, 15, 20, 21, 22, soit 130 ha, pour ce qui concerne la RBI),
- une série de protection (deuxième série), dont les peuplements étaient laissés au repos, sans coupes ni travaux (parcelles 1, 3, 5, 10 à 12, 14, 16, 18 et 19, soit 228 ha, toujours pour ce qui concerne la RBI).
Toute la première série était classée dans le groupe de transformation, et une surface de 87,28 ha devait voir sa transformation terminée.
Il était prévu la réalisation d’un important réseau de desserte et de voies de vidange (21 km) répartis dans tous les cantons pour permettre l’exploitation des volumes prévus, la mise en place du parcellaire, l’entretien du périmètre et d’une partie (30 km) des sentiers existant encore à l’époque.
Des opérations de plantation de sapin, épicéa, douglas, pin noir et de nettoiement des semis et plantations étaient également prévues.
Des coupes par contenance (et par parcelles entières) à la rotation de 10 ans étaient prévues dans la première série, pour un volume total d’environ 21 500 m3 (soit 1 075m3/an), mais dépendaient de la création des dessertes envisagées.
Le bilan était annoncé comme négatif, compte-tenu du rôle de protection de la forêt et des importants travaux de desserte envisagés.
Des travaux de reconstitution des peuplements après la tempête de 1982 ont été menés dans les années suivantes sur le canton de Queuille, pour ce qui concerne la RBI, sur une surface d’environ 2,75 ha (20 ha sur l'ensemble de la forêt domaniale), par plantation de pin sylvestre.
La production escomptée de cette forêt à vocation de protection présentant de nombreuses contraintes de production et d’exploitation n’a pas du tout été suivie. La transformation envisagée n’a pas été réalisée, et seules une partie des zones touchées par la tempête de 1982 ont été régénérées. En particulier, aucune intervention sylvicole n’a modifié les peuplements forestiers et leur dynamique.
En dehors des opérations de reconstitution, les travaux d’entretien ont concerné essentiellement la mise en place du parcellaire, la maintenance du périmètre, ainsi que l’entretien des plantations de reconstitution dans la parcelle 20.
Par ailleurs, seules deux pistes forestières ont été réalisées dans les parcelles 23 et 24 (1 550 m - hors RBI), et dans la parcelle 15 (450 m), en raison des difficultés d’exploitation (même avec desserte) et du coût excessif des voiries prévues au regard des recettes possibles. Elles ont été entretenues régulièrement jusqu’à ces dernières années, où l’entretien a été réduit.
Dernier aménagement
L’aménagement de la Forêt domaniale de la Sioule ayant été révisé tout récemment (pour la période 2005-2026) et étant en cours d’approbation ministérielle, il n’a pas encore été mis en oeuvre et les éléments de gestion antérieurs sont ceux décrits au paragraphe précédent.
Les principaux enjeux identifiés par ce nouvel aménagement sont :
- le maintien du rôle essentiel de protection des terrains contre l’érosion à l’origine de cette forêt ;
- la préservation des populations animales de valeur patrimoniale, et en particulier les rapaces ;
- la conservation des milieux, espèces végétales et habitats naturels patrimoniaux ;
- la prise en compte des enjeux du réseau Natura 2000 et le maintien d’une biodiversité générale importante ;
- la préservation et la mise en valeur de l’intérêt des sites touristiques actuels, la maîtrise de la fréquentation, et l’accueil du public localisé ;
Les problèmes rencontrés sont :
- les faibles capacités de production sylvicole et les contraintes d’exploitation très fortes sur
l’ensemble de la forêt ;
- la gestion des reboisements résineux effectués durant le 20ème siècle, et les difficultés de
renouvellement des peuplements de Pin sylvestre âgés de 100 à 140 ans ;
- le financement des actions de gestion en l’absence de revenu forestier régulier ;
- les perturbations liées à la circulation du public ;
- la gestion des risques d’incendies ;
- la gestion des arbres morts, dépérissants et embâcles en bord de Sioule.
En raison des faibles enjeux sylvicoles et des contraintes d’exploitation, la forêt domaniale de la
Sioule n’a aucune vocation de production de bois. Il est prévu néanmoins de mener une gestion
minimale des peuplements résineux issus des reboisements du 19ème siècle afin d’accompagner
autant que possible leur renouvellement. Cette sylviculture sera cependant très dépendante des
conditions d’exploitation et de commercialisation des produits.
La vocation de protection des sols, des milieux et des paysages, à l’origine de la forêt, est
réaffirmée sur l’ensemble de la forêt.
Compte-tenu des enjeux de la forêt et des solutions retenues, la forêt domaniale de la Sioule est
divisée en deux séries :
- Une première série de protection physique et paysagère qui regroupe les parcelles 17 et 23 à
33 (167 ha), et qui sera traitée en futaie irrégulière par parquets et bouquets.
- Une deuxième série d’intérêt écologique général, associé à l’objectif de protection physique et paysagère, qui regroupe les parcelles 1 à 16 et 18 à 22 (358 ha).
La série d’intérêt écologique général a été identifiée dans l'aménagement pour préfigurer la création de la RBI. Elle regroupe les tènements les plus intéressants d’un point de vue biologique. Dans cette série, en cohérence avec le projet de réserve, l'aménagement prévoit que les milieux, y compris ceux qui ont été ponctuellement modifiés par les interventions des forestiers, soient laissés à leur évolution naturelle, sans intervention culturale, ni exploitation. Seules sont prévues des opérations de mise en sécurité des voies de communication ou de circulation (routes, pistes, chemins)ou des cours d’eau (prévention des embâcles).
Ces milieux n’ont connu pour la plupart, aucune intervention sylvicole durant le siècle dernier. Seul le canton de Queuille (parcelle 20) a été l’objet de coupes d’amélioration et de reboisements post tempête sur une partie de sa surface (cf. 3.1.2), et quelques chênaies et pinèdes ont été ponctuellement enrichies par des plantations de sapin sous couvert (parcelles 3, 6, 7, 8 - 7,5 ha environ).