Mesurer la teneur en eau des végétaux pour évaluer leur niveau de sensibilité aux incendies

Aux portes du Parc national des Calanques, le long d'une piste sur les hauteurs de Cassis, se trouve un site de prélèvement du réseau hydrique. Dans le cadre du dispositif de défense des forêts contre les incendies (DFCI), une des missions des agents de l’ONF est de procéder à des mesures hydriques. Retour en images et en vidéo sur une des ces opérations.

Durant tout l'été, et sur près d’une centaine de site en France, des végétaux sont prélevés par les agents de l'ONF pour mesurer leur taux d'humidité et connaître ainsi le degré de sècheresse de la végétation. Ces résultats permettent de compléter les données de Météo France afin de calculer un niveau de danger incendie. Ces données sont indispensables pour dimensionner le dispositif de prévention et de lutte contre les feux de forêt

Les mesures sont effectuées par des dizaines d'opérateurs du réseau hydrique, répartis sur la zone de défense et de sécurité sud, suivant un protocole développé par l'INRA et mis en œuvre par l'ONF depuis 1996.

Le prélèvement sur le terrain

En pleine garrigue, nous retrouvons Arnaud Marty, chargé d’étude DFCI à l'ONF qui doit prélever des échantillons de ciste cotonneux et de romarin. Afin d’obtenir un échantillonnage représentatif de la placette, Arnaud prélève une vingtaine de feuilles de ces 2 espèces. Il cueille un échantillon tous les 2 mètres environ, en suivant une trajectoire circulaire sur la zone. 

On prélève les pousses de l'année c'est -à-dire les feuilles sur le haut de la plante, en évitant les bourgeons

Arnaud Marty, chargé d'étude Défense des forêts contre les incendies à l'ONF

Le protocole prévoit de prélever un bouquet de 12 à 15 grammes qui est placé ensuite dans un récipient numéroté et daté. L'échantillon est alors pesé, mis à l'étuve à 60° pendant 24 heures pour être séché puis pesé à nouveau. On en déduit ainsi la quantité d'eau perdue et donc la teneur en eau avant séchage.

Depuis 2023, un nouveau protocole a été ajouté pour observer le niveau de mortalité des végétaux. Pour cela, plusieurs végétaux de la même espèce sont balisés sur le secteur des prélèvements. Il s'agit alors de constater l'aspect général de sécheresse du végétal balisé sur la base de l'observation (état des branches et feuilles...). L'agent présente ensuite son diagnostic : aspect peu, moyen ou très sec. Avant de quitter le site de prélèvement, il faut également relever la quantité d’eau présente dans le pluviomètre.

 

La mise en étuve dans les locaux de l'ONF

De retour dans les bureaux de l’ONF à Aix-en-Provence, Arnaud procède à la mise en étuve des échantillons du jour. Il réalise une pesée grâce à une balance puis place les échantillons à 60° en étuve. Après 24h de séchage, il procèdera à une nouvelle pesée. Le résultat lui donnera la quantité d’eau perdue et donc la teneur en eau de l'échantillon avant séchage.

Ces données permettent d’apporter un complément aux prévisions de danger réalisées par Météo-France. Les résultats sont centralisés par l’agence d'Aix-en-Provence qui en fait l’analyse et diffuse un bulletin avec carte de synthèse, tableaux et pages de commentaires au Centre zonal opérationnel de crise (CeZOC) de la sécurité civile de Marseille, ainsi qu’à de nombreux partenaires dans les préfectures et Services départementaux d'incendie et de secours (SDIS) de la zone.

Ces prélèvements sont effectués tous les mardis sur une cinquantaine de sites répartis sur l'ensemble de la zone sud. Les résultats sont disponibles les mercredis dans l'après-midi.

Cette opération est entièrement financée par le ministère de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire sur le budget affecté au Conservatoire de la forêt méditerranéenne.

Depuis 2023, ce réseau existe également en zone de défense Sud-Ouest et depuis 2024 en zone de défense Ouest.

Découvrez en vidéo le travail de Arnaud Marty

©Lea Penades/ONF