Plan France Relance : les actions menées en 2021 dans les forêts des Alpes-Maritimes et du Var

Dans les Alpes-Maritimes et le Var, les dépérissements dans les forêts publiques concernaient quelques secteurs de montagne depuis la fin des années 1990. Actuellement, ils s’intensifient et s’étendent sur des zones de basse altitude. Face à cette situation critique, l'Office national des forêts (ONF) met en œuvre une stratégie d’adaptation de ces forêts, financée par le plan France Relance.

Le volet forestier du plan France Relance prévoit de renouveler les forêts dépérissantes et vulnérables, en les diversifiant et en améliorant leur résilience face aux crises climatiques. La majorité des forêts des départements des Alpes-Maritimes et du Var sont vulnérables d'après le modèle d'évolution climatique du GIEC. Il est donc important d'intervenir pour accompagner la transformation de ces forêts.

Au cours de l’année 2021, l'Office national des forêts (ONF) a réalisé sept chantiers de renouvellement des forêts vulnérables. Les dépérissements concernent principalement les peuplements de sapin pectiné, pin sylvestre, pin noir d’Autriche et chêne pubescent. Les travaux ont eu lieu dans les forêts domaniales de Bas-Thorenc (Alpes-Maritimes), Esclapon (Var), deux chantiers distincts en forêt du Haut-Estéron (Alpes-Maritimes), Lucéram (Alpes-Maritimes), Maures (Var) et Mazaugues (Var). Soit un total de près de 19 000 plants installés sur 53 hectares, et un montant de travaux de 250 000 euros.

Les faciès des forêts concernées sont variés et représentent un large échantillon de ce que l’on trouve dans ces départements. Les peuplements forestiers ont été diversifiés avec une série d'essences plus adaptées au climat futur, en visant un accroissement de leur résilience.

Localisation des forêts concernées par le plan France Relance 2021 dans les départements des Alpes-Maritimes et du Var. - ©Céline Cabasse / ONF

En 2022, ces actions se poursuivent avec un objectif de 40 000 plants pour les forêts domaniales et s'étendent aux forêts communales grâce à la mobilisation de communes forestières désireuses de s’engager pour favoriser la résilience de leurs forêts.

Choix techniques et sylvicoles

Ces projets d’adaptation des forêts au changement climatique sont conduits selon le principe d’une sylviculture la plus naturelle possible. La plantation est donc mise en œuvre dans les situations qui présentent les meilleures chances de réussite, sur des surfaces modérées de l’ordre de quelques hectares.

Les forestiers recourent à chaque fois à un bouquet de plusieurs essences ou "provenances" (lorsque les graines sont récoltées dans des régions différentes). Le choix des espèces tient compte de la future remontée naturelle en altitude des essences locales, et prévoit l’introduction d’essences et de provenances de façon conforme à la réglementation existante.

Dans des cas particuliers ayant une vocation expérimentale, les plantations bénéficient d'un suivi dans le temps en relation avec le pôle Recherche, Développement et Innovation (RDI) de l'ONF à travers l'installation d'îlots d'avenir.

Les arbres touchés par la sécheresse - ©Jean Ladier / ONF

Les essences et provenances testées sont issues de régions méditerranéennes aux climats plus secs et chauds : sapin méditerranéen, cèdre de l’Atlas, chêne faginé, pin des Balkans, aulne à feuille en cœur. Ainsi, pour les projets des Alpes-Maritimes et du Var, les différentes essences choisies sont celles qui apparaissent comme les plus adaptées au climat local, aux sols et aux modèles d’évolution des températures dans la région géographique.

Pour cela, les techniciens de l’ONF se sont appuyé sur le modèle ClimEssences. Cet outil, issu de la recherche pluridisciplinaire, croise des données météorologiques avec les caractéristiques de plusieurs centaines d’espèces d’arbres. Il permet de sélectionner des essences qui auront le maximum de chances d’être adaptées au climat futur modélisé par les experts internationaux.

L'adaptation des forêts au changement climatique, des emplois porteurs de sens

Sélectionnées dans le cadre d’une procédure d’appel d’offre publique, les six entreprises ayant effectué les travaux (production de plants en pépinières, travail du sol, plantations…) sont toutes situées dans le sud de la France. Les pépinières sont situées dans le Luberon, en Ardèche, en Lozère ainsi que dans les Hautes-Alpes.

Deux entreprises ont par ailleurs pu embaucher plusieurs personnes pour répondre à la demande de travaux en forêt dynamisée par le plan France Relance. Ces emplois créés ou consolidés grâce au volet forestier du plan sont non délocalisables. Ils permettent la création de valeur locale, pour aujourd’hui et demain, par des travailleurs locaux.

Plantations en forêt domaniale du Haut-Estéron. - ©ONF

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