Néo Terra : installation d'un dispositif d'exclusion des pluies sous canopée de pins maritimes à Floirac en (Gironde)

L'Office national des forêt (ONF), en partenariat avec l'Université de Bordeaux et l'INRAE, mène une expérimentation inédite en Nouvelle-Aquitaine : étudier la résilience des pins maritimes face à la sècheresse.

Un projet innovant pour l'avenir de nos forêts

Face aux sécheresses croissantes des dernières années, et en particulier celle de 2022, il est devenu crucial de mieux comprendre et anticiper la vulnérabilité de nos forêts au changement climatique. Dans ce contexte, l'ONF, l'Université de Bordeaux et l'INRAE ont lancé une expérimentation scientifique innovante. 

Dans le cadre de la feuille de route environnementale Néo Terra, avec le soutien de la Région et de France Bois Forêt, ce projet a pour objectif de simuler les effets des sécheresses estivales sur les écosystèmes forestiers en privant les pins d’eau. En effet, les simulations climatiques prévoient une réduction des précipitations notamment estivales. Ce système vise donc à reproduire cette baisse, marqueur du dérèglement climatique. En installant ce dispositif d'exclusion des pluies sous la canopée de pins maritimes dans la forêt expérimentale de Floirac, les chercheurs pourront ainsi évaluer la résilience des forêts face à des conditions climatiques extrêmes. Pendant une période de dix ans, cette étude fournira des données essentielles pour formuler des recommandations sur l'adaptation et la gestion durable des forêts dans notre région.

Une plantation stratégique

plan de la plantation de pin maritimes - ©Université de Bordeaux

Les 13 et 14 février 2023, des ouvriers forestiers de l'ONF ont planté sur le terrain de l’observatoire astronomique de Bordeaux à Floirac 336 pins maritimes provenant de diverses régions dont l'Espagne et le Portugal, des pins de dunes atlantiques ainsi que des variétés génétiquement améliorées. L’objectif est de déterminer quelles variétés seraient les plus résistances et résilientes face au dérèglement climatique.

Ces plants ont été disposés selon un plan précis, chaque arbre étant placé pied à pied, en alternance, par répétition. Cette disposition permet de collecter des données rigoureuses pour le programme de recherche dirigé par le chercheur du laboratoire BIOGECO de l’INRAE, Sylvain Delzon.

Simuler la sécheresse

Ensuite, une structure d’exclusion de pluie a été installée au-dessus de certains pins. Il s’agit d’un hangar en bois de 9 mètres de hauteur, doté d’un toit amovible. Ce dispositif permet de réduire les précipitations de 30 à 60 %, simulant ainsi les conditions climatiques prévues pour la fin du siècle. L'objectif est de comprendre comment les arbres réagiront face à un climat plus sec.

Pendant les 10 prochaines années, les scientifiques du laboratoire BIOGECO surveilleront de près la teneur en eau du sol, l'évaporation, le fonctionnement hydraulique et la transpiration des arbres.

Prochainement, 400 chênes seront également plantés pour un nouveau test. Cette fois-ci, il s’agira de comparer la résistance à la sécheresse de différentes espèces provenant de milieux tempérés et méditerranéens.