Mieux comprendre les chauves-souris dans un site vieux de 100 millions d’années

L’unité territoriale Bas Vivarais Cévenne de l’ONF (Ardèche) a réalisé une étude naturaliste sur le site historique de l’Aven d’Orgnac pour mieux caractériser les populations de chauves-souris.
L'endroit le plus profond du site est situé à 121 mètres de profondeur - ©Martin Grau / ONF

L’Aven d’Orgnac est une cavité souterraine dont l'histoire remonte à plus de 100 millions d'années. Avec un musée pour comprendre l’histoire du lieu, de nombreuses activités en plein air (VTT, vol en montgolfière, via ferrata…) et la grotte, le site attire chaque année des milliers de visiteurs.

Une fréquentation qui n’empêche pas les chiroptères, plus souvent appelés chauves-souris, de se développer. Classé Grand Site de France en 2004, l’Aven d’Orgnac est un lieu propice pour ces petits mammifères. Les nombreuses cavernes et trous dans la roche sont des gîtes d’habitation idéaux pour les chauves-souris et la présence de cours d’eau favorise le développement des insectes qui constituent leur alimentation première. Jusque-là aucune étude sur les chauves-souris n’avait été réalisée à l’Aven d’Orgnac qui est pourtant l’une des plus grosses cavités des gorges de l’Ardèche.

En partenariat avec les naturalistes du bureau d’étude ONF - Nord Occitanie en Midi Méditerranée, très qualifiés dans le domaine, et des spéléologues de l’Aven d’Orgnac, l’ONF Ardèche a donc mené une étude pour identifier les espèces présentes sur le site. Après une première reconnaissance des lieux en décembre 2023, des filets ont été installés aux entrées de la grotte début juillet pour pouvoir capturer les animaux. Avant d’être relâchées, les chauves-souris étaient examinées et plusieurs critères observés (sexe, espèce, âge, taille des ailes, état des dents…).

Les résultats obtenus

La majorité des chauves-souris observées étaient des mâles juvéniles ce qui prouve que la reproduction a sûrement déjà eu lieu et que le site comporte de forts enjeux de conservation.

Murin de bechstein

De nombreuses espèces différentes ont été capturées : petit rhinolophe, murins à oreilles échancrées et même un murin de Bechstein, une chauve-souris pourtant très forestière. Cette diversité prouve l’importance du site pour le développement et la vie des chauves-souris, qui semblent presque s’être adaptées à la forte fréquentation.

À la suite de ces résultats, des mesures de gestion encore plus adaptées pourraient être mises en place par la commune, propriétaire du site, afin de faciliter davantage le développement des populations de chiroptères. Ces nouvelles données seront également intégrées aux études et observations sur le site déjà existantes pour définir des actions de gestion à préconiser pour le grand site.

La préservation de la biodiversité est une des trois missions majeures de l’ONF avec l’accueil du public et la production de bois. En Ardèche, d’autres études des populations de chauves-souris viendront alimenter ces premiers résultats pour constituer une meilleure compréhension de ces espèces encore fragiles.