L'ONF restaure une zone humide en forêt de Notre-Dame

Dans la forêt domaniale de Notre-Dame, un projet de restauration d’une lande humide avec la création d’une mare a été mis en œuvre par l’ONF, à l’hiver 2023. Six mois après les travaux, les effets positifs se distinguent déjà.
Localisation de la zone humide

Redonner vie à une lande humide, c’est le défi de l’ONF et de la Société des Grands Projets (SGP). Dans la forêt de Notre-Dame sur la commune de Santeny (Val-de-Marne), des travaux écologiques ont été réalisés sur une zone de 75 ha. Ici, l’ONF entend recréer les conditions favorables au développement d’une biodiversité spécifique aux milieux humides.

La première étape a consisté à réalimenter le secteur en eau qui a tendance à s’assécher trop vite. Pour se faire, la mise en place de bouchons dans les fossés retient l’eau et la stocke toute l’année. Grâce à ce système, la lande retrouve peu à peu ses fonctionnalités hydrologiques naturelles.

Création d’une mare

Au centre de cette zone, une mare de 330 m² a ensuite été creusée. Les travaux de terrassement ont suivi un cahier des charges précis. Forme en « ogive », profil légèrement asymétrique, mise en lumière et orientation particulières, rien n’est laissé au hasard. S’ajoutent à ces aménagements spécifiques, la création de berges aux pentes douces et variées.

Cette hétérogénéité facilite le développement d’une flore aquatique à haute valeur patrimoniale, favorable à la reproduction d’amphibiens (grenouilles, crapauds) et odonates (libellules). Aucun matériau n’a été apporté sur place : la recolonisation par la végétation y est certes plus lente mais se fait de manière naturelle.

Sur le lieu, les arbres conservés apportent une ambiance ombragée et plus fraîche. Ils fournissent gîte et couvert aux espèces qui en ont besoin : insectes, oiseaux. De quoi ravir aussi le faucon hobereau, petit rapace à l’allure élégante observé dans le secteur, qui s’en servira comme promontoire. En complément, 10 nichoirs artificiels ont été installés autour de la lande humide. Proches de la zone de chasse du faucon, ils visent à encourager son installation et sa reproduction.

Après les travaux de creusement : une mise en eau naturelle et progressive de la mare - ©Claire Tenu

Un suivi dans le temps

Dès cette année, l’ONF et la Société des Grands Projets mettent en place un suivi annuel. Objectifs : observer l’évolution de la mare et de la lande et voir si les aménagements réalisés y ont des effets bénéfiques en favorisant le retour de la biodiversité. Des relevés s’appliqueront notamment sur la faune et la flore présentes, tout en analysant la qualité et le niveau du plan d’eau. C’est à l’aide d’outils permettant la mesure du niveau d’eau, appelés piézomètres, que la zone humide est contrôlée.

Par ailleurs, la nouvelle mare s’intègre aujourd’hui au plan de gestion des mares de la forêt de Notre-Dame. Celui-ci établit un diagnostic approfondi (caractéristiques, nombre, habitats, espèces présentes, répartition spatiale, état de conservation...), analyse les enjeux écologiques et biologiques, puis préconise les actions concrètes favorables à la conservation de ces milieux : mise en lumière, curage de la vase, profilage des berges, lutte contre la végétation envahissante...