La chouette hulotte, la plus commune des franciliennes à plumes
La Chouette hulotte (Strix aluco) est très commune en France. Avec une grosse tête ronde et un corps assez trapu, elle possède un grand disque facial qui entoure de gros yeux brun foncés. Elle peut être rousse ou grise, on la rencontre le plus couramment en forêt, son domaine de prédilection où elle apprécie les vieux arbres à cavités ; mais aussi près des maisons et jusque dans les parcs urbains.
Chez cette espèce les mâles sont plus petits que les femelles avec une envergure moyenne de 93 centimètres pour les mâles contres 98 centimètres pour les femelles.
Connue également sous le nom de Chat-huant en raison de son long hululement, c’est une précieuse chasseresse de petits rongeurs comme les mulots. Elle sait aussi profiter des proies les plus abondantes sur le territoire qu’elle a choisi : micromammifères, oiseaux, grenouilles ou insectes qu’elle capture en prospectant en vol à faible hauteur ou en se postant à l’affût sur une branche ou un piquet, dans une zone ouverte ou dégagée de son territoire.
Aux mœurs nocturnes, son activité est maximale au crépuscule et avant l’aube avec un moment de repos entre les deux aux alentours de minuit. Elle détient de nombreuses qualités physiques qui en fait une excellente chasseuse : une bonne vision, une bonne ouïe, un vol silencieux. Elle s’installe dans les cavités des arbres pour s’y reposer et y élever ses jeunes.
La Chouette hulotte est très sédentaire. Elle ne migre pas et elle est très fidèle à son site de nidification. Les couples sont aussi très fidèles ; dans la plupart des cas ils resteront unis toute leur vie. La Chouette hulotte est une espèce très territoriale.
La chouette hulotte, une présence fragile en Île-de-France
En 2014, l’Ile-de-France comptait environ 1500 couples, mais des disparités existent sur ce territoire sur lequel les effectifs semblent stables en zone rurale, mais en régression dans les secteurs plus urbains. En effet, le contexte urbain et agricole de ce territoire met en évidence des freins multiples au développement de ces espèces et de la biodiversité en général. Une trentaine de couples étaient signalés dans les années 2000 à Paris, il n’en resterait qu’un très petit nombre, moins de 5 couples, aujourd’hui localisés dans les grands espaces verts de la capitale.
La préservation des surfaces forestières franciliennes ainsi que la conservation des vieux arbres et des arbres à cavités permettent la conservation d’une population locale de ces nocturnes en offrant une trame arborée de la périphérie vers le centre de la région.
Une fragile exploratrice : que faire si on croise un jeune individu ?
En milieu urbain où les espaces sont très fréquentés il arrive qu’un promeneur rencontre une jeune chouette au sol. En effet, les jeunes de Chouette hulotte sortent précocement du nid restant le plus souvent à terre sous la surveillance des parents qui continuent le nourrissage. Le premier mois après leur sortie ils restent à proximité de leur site de naissance puis le deuxième mois s’éloignent et se dispersent toujours, dépendants des parents pendant quatre mois. Tout en apprenant à chasser, ils établissent leur territoire et cette période est des plus dangereuses, seuls 20 à 30% des jeunes atteignent le printemps suivant.
Promeneurs, si vous trouvez un oisillon de Chouette hulotte à terre, c'est un comportement d’exploration du jeune avant l’envol : ne le ramassez pas et sinon, reposez la jeune chouette sur une branche ! Elle n'est a priori pas blessée.
Je rencontre une chouette hulotte ou un rapace bléssé ?
Si vous trouvez un poussin ou un jeune de Chouette hulotte : vérifiez qu’il n’est pas blessé (yeux, bec, pattes, plumes des ailes et de la queue…), puis regardez si les parents viennent l’alimenter (en vous éloignant et en vous cachant), car ils n’abandonnent jamais leurs poussins. Puis contactez le centre de sauvegarde le plus proche, qui vous indiquera la marche à suivre : mettre le poussin en sécurité, ou le laisser sur place nourri par les parents, ou l’apporter au Centre s'il est blessé.
En règle générale, si vous trouvez un oiseau en difficulté ou blessé : le mettre en sécurité dans un carton, dans un endroit sombre, calme et tempéré. Contactez le centre de sauvegarde le plus proche pour faire un rapport de l’état de l’oiseau.
Dans tous les cas, ne jamais essayer de nourrir un oiseau, blessé ou non : il y a de grands risques de fausse route et d’étouffement ou d’erreur de type d’alimentation.