L'écureuil roux, l'acrobate de la canopée
Animal fétiche de la forêt, le lutin roux des canopées se laisse observer en plein jour, partagé entre crainte et curiosité. Strictement diurne, c’est au petit matin qu’il commence un long périple arboricole à la recherche d’une nourriture variée : graines, faînes, châtaignes, glands, noisettes, écorces, bourgeons, baies, fleurs, fruits, insectes selon les saisons, œufs et escargots sont parfois au menu.
Il descend au sol brièvement pour boire, rechercher des champignons, cacher ses graines, mais rejoint les cimes aussi vite qu’il en est descendu. Petite tête de linotte, il oublie ses caches et participe activement à la régénération de la forêt.
Quel est son mode de vie ? Son espace vital s'étale sur plusieurs dizaines d'hectares au maximum, qu’il défend et jalonne grâce à des marquages olfactifs. Il choisit quelques arbres présentant de bonnes fourches ou une cavité pour installer des nids. Un seul sera retenu pour servir de refuge pour élever les jeunes : un nid sphérique de 30 à 50 centimètres de diamètre installé en hauteur entre 5 et 15 mètres. Ce dernier se compose de branches, de feuilles entremêlées à l'intérieur de mousse, de plumes, de lichens… avec entrée et sortie de secours latérales.
C’est à la fin de l’hiver que le mâle recherche une femelle avec qui il ne restera que brièvement. L’écureuil est un solitaire. Un mois et demi plus tard, 1 à 6 petits, d’une dizaine de grammes chacun, verront le jour, nourris du lait maternel jusqu’au sevrage vers l’âge de 2 mois. Seulement 1 quart des petits arrivera à l’âge de reproduction vers 3 ans.
En images, une partie de cache-cache dans la canopée...
Une espèce aujourd'hui fragilisée
L’écureuil est présent en forêt, mais aussi dans les parcs en milieu urbanisé. En plus de ses prédateurs naturels que sont les mustélidés et certains rapaces, il est confronté à des menaces inhérentes à la présence humaine : ce sont les collisions avec des voitures, les introductions d’espèces non autochtones comme l’écureuil de Corée, l’apparition de nouvelles maladies ou nouveaux parasites, la présence des chats et chiens très habiles pour chasser, le changement climatique et son cortège de bouleversements biotiques et abiotiques impactant la santé des arbres et la production de graines.
Les actions en faveur de l’écureuil roux
Le Muséum national d'histoires naturelles de Paris et l’ONF, ont mené des études sur les populations d’écureuils autochtones et invasives. La surveillance des effectifs, à travers les observations participatives, permet de suivre les populations des écureuils autochtones et invasifs, de localiser les nouvelles arrivées et implantations éventuelles de ces derniers afin de limiter, voire éradiquer, certains foyers. En Ile-de-France, le Tamia de Sibérie a fait l’objet d’une série d’études par le Muséum et l’ONF. L’arrivée de l’écureuil gris est rigoureusement observée. Plus d'informations sur ecureuils.mnhn.fr !
En zone urbaine, comme au parc de Sceaux aux portes de Paris, les écureuils roux ont fait l’objet d’une étude qui tend à montrer une population bien adaptée, en bonne santé et qui semble viable sur le long terme (2014). Néanmoins ces refuges verts ont besoin de corridors écologiques et de forêts urbaines protégées afin de permettre la dispersion ou l’arrivée des individus pour une population génétiquement diversifiée.
Voici les actions bénéfiques à mener en sa faveur : la protection des forêts afin de limiter la fragmentation, la création des corridors écologiques ou encore la mise en place d’écuroducs (à condition de ne pas favoriser l’expansion des écureuils invasifs) dans certains secteurs routiers meurtriers.
Carte d'identité de l'écureuil roux d’Europe
- Ordre : Rongeur
- Famille : Sciuridés
- Genre : Sciurus
- Espèce : Sciurus vulgaris Linnaeus, 1758
- Poids : entre 300 et 400g
- Longueur tête/corps de 17 à 25cm, queue de 15 à 20cm servant de balancier et pour la communication visuelle
- Plus d’une quarantaine de sous espèces dans le monde.