La mobilisation de ressources forestières à haute valeur ajoutée sur le Massif des Maures

Depuis 2023, l'ONF, l'Association syndicale libre de gestion forestière de la Suberaie Varoise (ASL SV), le Centre régional de la propriété forestière (CRPF), le Syndicat des producteurs de châtaigne du Var (SPCV) et le Syndicat mixte du Massif des Maures (SMMM) travaillent en étroite collaboration sur un projet européen (FEADER) visant à faciliter "La mobilisation de ressources forestières à haute valeur ajoutée sur le Massif des Maures".

Objectifs

Ce projet européen s'inscrit dans les stratégies locales de développement pour la gestion de la forêt et a pour objectif de "Développer une gestion forestière dynamique et durable". Il s'agit d'agir sur la déprise forestière qui accroît les risques naturels et provoque la fermeture des milieux naturels. 

Pour cela, le SMMM et ses partenaires veulent s'attacher à : 

  • Diminuer les coûts de transport liés à une desserte difficile en élaborant un schéma qui permettra aux acteurs publics de planifier des travaux de desserte sur les années à venir dans le massif ; 
  • Mieux appréhender la ressource disponible en produits forestiers à haute valeur ajoutée, en particulier le liège, le Pin d'Alep destiné au bois d'œuvre et le bois de châtaignier. 

Les partenaires au travers de cette candidature désirent travailler à un renforcement du partenariat public-privé comme levier de déploiement de la connaissance de la ressource mobilisable et actions de repérage jusqu'à aujourd'hui isolées. 

 

 

Les actions

Schéma desserte. - ©Syndicat Mixte du Massif des Maures

Les actions présentées sont les suivantes : 

1. Réaliser un schéma de desserte : le SMMM a mandaté un groupement de bureaux d'études pour travailler sur un projet d'amélioration de la desserte forestière. Après avoir recueilli toutes les informations auprès des partenaires forestiers sur la disponibilité de la ressource en bois, le groupement travaille actuellement sur l'identification des points noirs (zones qui ne permettent pas le passage de camions grumes) par bassin de récolte. Un atelier de travail et une visite de site ont été planifiés en avril pour mieux appréhender ces difficultés en associant partenaires forestiers et partenaires institutionnels. 

 

 

2. Animation et prospection publique-privée de la ressource en liège

L'ASL SV et l'ONF travaillent de concert pour mettre à jour la cartographie des suberaies à l'échelle du massif des Maures. Cette cartographie est doublée d'un travail de terrain pour appréhender la qualité des suberaies et permettre de définir les zones d'exploitation possibles pour le liège. 

Au-delà de cette cartographie, l'ASL SV et l'ONF ont organisé deux journées de montée en compétences des acteurs forestiers sur le territoire. La première journée, programmée par l'ASL SV, s'est déroulée le 30 novembre 2023 au Château Galoupet et a permis d'échanger sur les méthodes pour évaluer l'état sanitaire des peuplements face au changement climatique. Une seconde journée a été programmée par l'ONF en avril 2024. 

Enfin, les deux structures ont travaillé pendant l'hiver sur la mobilisation des propriétaires forestiers (privés et publics, c'est-à-dire communaux). D'autres actions sont à venir. 

©Syndicat Mixte du Massif des Maures

3. Prospection du pin d'Alep destinée au bois d'œuvre

Pin d'Alep. - ©Syndicat Mixte du Massif des Maures

De même que pour le liège, l'ONF et le CRPF travaillent sur l'établissement d'une cartographie des peuplements de Pin d'Alep à l'échelle du territoire. Le Pin d'Alep est l'essence la plus adaptée face au changement climatique. Il est autochtone, pionnier et peut pousser sur des sols très superficiels (comme les Calanques de Cassis) mais dispose d'une mauvaise image car très incendiaire et peu valorisable (produit bas de gamme). Pourtant, une réglementation récente permet de le valoriser en bois d'œuvre. L'objectif de cette action est donc de permettre une montée en compétences du territoire sur cette essence. Au-delà de la cartographie, durant l'hiver 2023 - 2024, des formations ont été organisées par l'ONF pour permettre d'améliorer la sylviculture du Pin d'Alep et de réaliser des reconnaissances sur pied des arbres valorisables en bois d'œuvre. 

4. Gestion et valorisation des ressources ligneuses castanéicoles

L'action relative à la gestion et valorisation des ressources ligneuses castanéicoles vise à diminuer le fait de brûler les rémanents en forêt. D'une part, le brûlage détruit de la matière organique qui pourrait être bénéfique pour les sols. D'autre part, les périodes autorisées de brûlage étant de plus en plus courtes, les résidus restent plus longtemps sur les parcelles en attendant de pouvoir être brûlés, accroissant la quantité de combustible dans le massif et augmentant le risque incendie.

Le programme vise à trouver des alternatives, soit en broyant les rémanents, soit en valorisant les bois. Des actions ont été menées pour comprendre quels types de broyeurs seraient adaptés aux terrains en pente et peu accessibles aux châtaigneraies, ou en travaillant avec d'autres structures pour valoriser ces bois en piquet de châtaignier, bois d'ornement ou bois d'œuvre. Des conférences seront également organisées sous peu pour échanger sur ces sujets avec les castanéiculteurs. 

 

Valorisation des ressources ligneuses castanéicoles. - ©Syndicat Mixte du Massif des Maures

5. Animation et suivi du programme d'actions

Cet axe contient essentiellement la coordination des actions mais également des points complémentaires comme la recherche de bâtiments publics pilotes pour valoriser les ressources forestières du Massif des Maures, les évaluations environnementales des différents projets, la conciliation des projets avec tous les usages du massif et la mobilisation des élus des communes et intercommunalités pour les associer à la démarche.      

Sans oublier le changement climatique...

L'adaptation au changement climatique sera au cœur des préoccupations dans la mise en œuvre des différentes actions présentées et son atténuation sera également un objectif fondamental : 

  • La prospection des ressources disponibles s'emploiera à localiser les stations où une exploitation peut être envisagée sans affaiblir le peuplement forestier au regard du réchauffement climatique ; 
  • Tandis que le développement des filières telles que le liège et le bois d'œuvre contribue à un usage de ressources forestières garantissant une plus grande capacité de séquestration de CO2 que celle de l'usage souvent aujourd'hui fait (plaquettes bois énergie, brûlage des rémanents des travaux d'élagage et d'entretien annuel des châtaigneraies).